lundi 6 octobre 2008

mercredi 4 juin 2008

lundi 5 mai 2008

l'atelier


Madame rêve

Madame rêve d'atomiseurs
Et de cylindres si longs
Qu'ils sont les seuls
Qui la remplissent de bonheur
Madame rêve d'artifices
Des formes oblongues
Et de totems qui la punissent

Rêve d'archipels
De vagues perpétuelles
Sismiques et sensuelles

D'un amour qui la flingue
D'une fusée qui l'épingle
Au ciel
Au ciel

On est loin des amours de loin
On est loin des amours de loin
On est loin

Madame rêve ad libitum
Comme si c'était tout comme
Dans les prières
Qui emprisonnent et vous libèrent
Madame rêve d'apesanteur
Des heures des heures
De voltige à plusieurs

Rêve de fougères
De foudres et de guerres
A faire et à refaire

D'un amour qui la flingue
D'une fusée qui l'épingle
Au ciel
Au ciel

On est loin des amours de loin
On est loin des amours de loin
On est loin

Madame rêve
Au ciel
Madame rêve
Au ciel

Alain Bashung

l'écrivain

L’écrivain dit que la mémoire autant que le rêve permet de donner au évènements une signification – je cherche les signes d’un existence qui n’est pas la mienne – prendre au mot ce qui ne nous est pas arrivé – faut-il alors tout noter - tout inscrire - tout imprimer ?

madame rêve de se parer


et madame rêve en rouge


Plaine


Je rêve d’inventer un destin à cette femme qui a toute sa vie tendu le tissu entre ces mains – ces mains agiles sous une voix qui vous parle au passé – les mains faiblement agitées de cette femme là qui me livre des pans entiers, rapiécés, des lambeaux de mailles élimées mêlées aux toiles imperméables impossible à manipuler
...
On parle du tissu familial – je veux me draper de ses imprimés indéchiffrables
ma dame habille mes gestes et mes petites pensées d’un charme désuet
d’une étrangère mais palpable familiarité.
...

I'm the Hunter


manipuler

Ma dame toujours interrompue sur le souvenir d’un père héros d’une époque qui l’a dévoré – ma dame parle de ce passé jeté en patûre à ma jeunesse désorientée – madame m’apprit qu’à cette âge il fallait se cacher quand aujourd’hui la demoiselle passe son temps à se déguiser - et puis, une fois, plus tard, un fou qui ne comprit pas que la mémoire du père réveillera encore les pleurs taris de la mort du mari – ma dame est faite de surgissements, des aplats de couleurs datées qui vous donnent des leçon de printemps

mercredi 16 avril 2008

Let's celebrate now

I see who you are
Behind the skin
And the muscles

I see who you are, now
And when you get older later

I will see the same girl
The same soul
Lioness, fireheart
Passionate lover

And afterwards
Later this century
When you and I have become corpes

Let's celebrate now all this flesh on our bones
Let me push you up against me tightly
And enjoy every bit of you

I see who you are

Björk - I see who you are - Volta

samedi 5 avril 2008

True Story


True Love

- Pneumonia -

Get over the sorrow, girl
The world is always going
To be made of this
You can trust in it
Unless you breathe in bravely
I adore how you simply surrender to high
And your lungs they're mourning
t-b style
All the still-born love
That could've happened
All the moments
You should have embraced
All the moments
You should have not locked up
Understand so clearly
To shut yourself up
Is the hugest crime of them all
You're just crying after all
To not want them humans around anymore
Get over the sorrow, girl
Björk, Volta

lundi 17 mars 2008

lundi 3 mars 2008

Lettre -

Il y a trois jours je réouvrais un cahier commencé à la suite d’un voyage, à l’est - ce voyage qui pour bien des raisons m’a poussé à en poursuivre, en rêver, en creuser tant d’autres, ici par l’écrit. Un voyage en Pologne, à Cracovie, suite auquel j’ai commencé ce « journal de bord » redécouvert aujourd’hui jour pour jour un an après – journal jusque là tenu secret – profondément et jalousement intime – auquel je refusais toute autre existence que quelques minutes nocturnes mais régulières, parfois répétées – une parole nerveuse et fébrile, par à-coups, parfois difficile à déchiffrer aujourd’hui et de toute façon abandonnée le premier jour de ma seconde visite à Cracovie, deux mois plus tard. Cette fois là, j’ai quitté mon amant mais je ne suis pas retourné à Auschwitz.
Ce journal je l’ai oublié jusqu’à aujourd’hui où les circonstances m’ont poussées à écrire à nouveau – envie d’écrire, bête et irrépréssible – la même - poussée par une volonté qui presque ne m'appartiens plus, qui me désarme et me somme, une volonté dénuée d’objectifs, en dehors de celui de dire -
Petite coïncidence, oui – mais je ne crois pas au hasard – un an plus tôt une émotion aigue et une certaine pudeur suite à ma visite du camp – un an plus tard le récit, le détail, la chaleur des mots, le silence, et puis il faut le dire, la peur froide et frontale, face au tissu limpide et effrayant que tissent les récit des témoins, survivants, bourreaux, oublieux et impuissants auxquels Claude Lanzmann a consacré les 566 minutes de l’insoutenable et magnifique Shoah - en présence - tous - par l'irréfutable nécessité - de dire - non, comme le dit Adorno "plus de poésie", plus d'écrit - mais peut-être la nécessité humble du récit -
Shoah – littéralement anéantissement – et ces récits tissés dans l'impensable - dans la logique inacceptable érigée comme un seul grand corps - pas de visage mais un corps qui s'est levé pour s'écrouler - avançant pourtant - tendant aveuglement des mains caleuses et furieuses pour se saisir du monde - l'horreur avait un sens - une mission - contre celle-ci rendre à chacun son récit - propre - caché - refusé mais nécessaire - récits comme autant de mémoires en sursis qui souvent tombent un silence puis consentent à nouveau – malgré tout - parce que cette fois – le refus ne gagnera pas – rien ne sera abandonné à la sidération – à la négation – au néant
Ils parlent d’une voix qui ne se raconte pas mais apparaît, doit-être vue, là, en présence - parole supportée par ces « visions » muettes voilant le regard des témoins et survivants ou de ceux qui ne se "souviennent" pas - des visions qui font peur à l’imagination – la peur oui aussi – alors on comprend – ils savaient - nous savions tous - on avance – on croit avancer, on croit comprendre et prendre conscience - voilà ce qu'il reste – le récit et la peur – brute – incontrôlable – la peur du noir –
Ça fait longtemps que je n’ai pas eu peur – peur de dire – de voir - d’écrire – peur de tout et peur de rien du tout - peur minime mais gratuite et inexpliquée de ce qui tourne autour de la timide résolution de « vivre » cacher –
J’ai peur maintenant – peur de ne pas soutenir l'envie de dire que rien ne légitime - non - ici ma parole n'est pas légitime - mais peur du silence - peur du noir - peur de la marche des hommes-creux - la caboche pleine de bourre - dans les traces desquelles notre ombre se dessine et aussi où la mémoire sourde s'affirme -
Envie de dire - poussée par une nécessité absurde - irraisonnée - ma familière envie d’écrire – qui ne m’est pas d’un grand secours je dois dire – c’est pour ça que je décadre ici de ces règles que mes voyages « un peu plus à l’est » m’imposaient jusqu’ici - pour simplement exprimer tel que je le ferais dans une de ces lettres que je n’ai plus le temps d’écrire – pour simplement dire que je crois avoir appris et compris certains silences d’une histoire personnelle, familiale derrière laquelle j’ai toujours courru – sans savoir pourquoi – ne sentant que le manque - le caché - l'assoupi - bête – brute – comme la peur du noir et comme l'envie d’écrire – une même obsession - la mémoire - celle en grande partie inconnue de mon grand père qui « eut de la chance » – une chance dont la petite histoire resta camoufflée - muette sous le poid de la grande – un silence délibéré – puis l’écho si proche et impossible d’un parent « parti » – jusqu'à ce qu'enfin dans la chronologie du manque et du non-dit - vint par « hasard » cette rencontre avec ma dame – si chère à mon âme – qui pâtit d’un enfer qu’elle n’a pourtant pas connu mais dont l’infâme vérité retourna irrémédiablement le sens de sa vie – ma dame qui elle aussi eu de la « chance » et avec laquelle aujourd’hui on parle – de tout - de nous - de rien - du nécessaire et du vain - pas de réponses – mais la parole – je cède au flux essentiel de la parole – et accepte cette approche de la mémoire - la mémoire ainsi faite d’aspérités, de silence, d’une vie propre, de petits passages du temps - je lui consent sa vérité secrète que je n'ai pas besoin de connaître pour faire exister - une mémoire en présence - paisible - aigue - rêvée - rendue - une mémoire tendue sur le fil du temps qui souvent la reprend - une mémoire que mes envies bêtes obscures sincères et irréfrénées se sont données pour mission secrète de révéler.
- Guidée par la volonté de rester sur tout « en partage » -

The hollow men IV & V -

IV

The eyes are not here
There are no eyes here
In this valley of dying stars
In this hollow valley
This broken jaw of our lost kingdoms

In this last of meeting places
We grope together
And avoid speech
Gathered on this beach of the tumid river

Sightless, unless
The eyes reappear
As the perpetual star
Multifoliate rose
Of death’s twilight kingdom
The hope only
Of empty men.

V

Here we go round the prickly pear
Prickly pear prickly pear
Here we go round the prickly pear
At five o’clock in the morning.

Between the ideaAnd the reality
Between the motionA
nd the act
Falls the Shadow For Thine is the Kingdom

Between the conception
And the creation
Between the emotion
And the response
Falls the Shadow Life is very long

Between the desire
And the spasm
Between the potency
And the existence
Between the essence
And the descent
Falls the Shadow For Thine is the Kingdom
For Thine is
Life is
For Thine is the

This is the way the world ends
This is the way the world ends
This is the way the world ends
Not with a bang but a whimper.

vendredi 29 février 2008

The Hollow Men III - TS Eliot

III

This is the dead land
This is cactus land
Here the stone images
Are raised, here they receive
The supplication of a dead man’s hand
Under the twinkle of a fading star.

Is it like this
In death’s other kingdom
Waking alone
At the hour when we are
Trembling with tenderness
Lips that would kiss
Form prayers to broken stone.

mardi 26 février 2008

Ballade




Scène


The hollow men II - TS Eliot

II

Eyes I dare not meet in dreams
In death’s dream kingdom
These do not appear:
There, the eyes are
Sunlight on a broken column
There, is a tree swinging
And voices are
In the wind’s singing
More distant and more solemn
Than a fading star.

Let me be no nearer
In death’s dream kingdom
Let me also wear
Such deliberate disguises
Rat’s coat, crowskin, crossed staves
In a field
Behaving as the wind behaves
No nearer—

Not that final meeting
In the twilight kingdom

lundi 25 février 2008

TS Eliot

The Hollow Men

A penny for the Old Guy

I We are the hollow men
We are the stuffed men
Leaning together
Headpiece filled with straw. Alas!
Our dried voices, when
We whisper together
Are quiet and meaningless
As wind in dry grass
Or rats’ feet over broken glass
In our dry cellar

Shape without form, shade without colour,
Paralysed force, gesture without motion;

Those who have crossed
With direct eyes, to death’s other Kingdom
Remember us—if at all—not as lost
Violent souls, but only
As the hollow men
The stuffed men.

dimanche 24 février 2008

samedi 9 février 2008

lundi 4 février 2008

lundi 28 janvier 2008

mardi 15 janvier 2008

mardi 8 janvier 2008

dimanche 6 janvier 2008